Messagepar Sebovino » 26 janv. 2016 07:28
Sans citer les différentes sources présentes sur ce fil, bien que mon avis du moment piochera içi ou là:
( bon allez ok, j'apprécie lire M-A Gagnon...)
Il me convient de définir ce que j'appelle défaut.
- défaut aromatique, défaut subjectif: J'aime l'odeur de l'essence en station service, celui du riesling étant plus subtil, a priori je l'aime et ne le vois pas comme un défaut. Comment pourrais-je si mon nez donne sourire à ma bouche? ET bien non, enfin oui, enfin pas toujours.
- défaut technico-aromatique: Peut-on aimer un arome issu d'une faute du vigneron? Oh le méchant! Admettons que la faute soit avérée, connaissance scientifique oblige, il a vendangé trop tot, il a trituré les baies, il les a mal élevé (...). Cet arome est donc là, sous notre ( nos) nez, que dis-je, les aromes aussi nuancés et nombreux que les couleurs du cercle chromatique s'affolent sous des nez d'individus aux perceptions aussi différentes qu'aux humeurs variables. Le défaut devient complexe a verbaliser. D'autant qu'il me fait penser à son cousin bourguignon: la réduction. Grandeur aromatique pour certains et défaut pour d'autres.
Riesling pétrochimique et chardonnay oeuf brouillé. La vérité se situe souvent au milieu des guerres de chapelles.
A mon gout, la famille de l'arome pétrole, ses variantes, déclinaisons, affiliations n'ont d'intéret que dans un ensemble de saveurs, d'aromes et du sacro-saint toucher de bouche.
Sur les riesling jeunes et adolescents ( 1,2,3 jusqu'à 5-8 ans), j'attends une expression fruitée, agrumée voir florale, saline si possible monsieur et toujours dynamique. La noble amertume ( expression pompeuse pour dire que MOI j'aime bien) dans sa juste dose ( indexée à la subjectivité des seuils de perceptions de tout un chacun) m'inspire également beaucoup. Et pour finir, il était temps, je ne suis pas contre une fine et complexe présence d'un des aromes du "pétrole". Subtile présence, celle que l'on retrouve en fin de nez, arrière plan, second nez, planquée et terrorisée derrière un matelas d'aromes plus convenus et frais.
Sur les riesling avec quelques cheveux blancs, j'accepte plus facilement un pétrole plus manifeste. Mais est-ce raisonnable de ne pas accueillir l'inévitable? Peut-on repprocher à un chenin de Savennières de 15 printemps d'etre miellé? J'en ai pas l'envie.
En revanche, la réduction, le miel, le pétrole dans un contexte mou, court, monolithique et le défaut devient faute de gout. C'est un peu comme la grossièreté et la vulgarité, on les tolère plus facilement chez l'adulte qu'en prime jeunesse et d'autant plus quand l'adulte manie la langue avec profondeur. Le pire mot ou arome vient se caler dans un ensemble complexe et maitrisé.
Bon ceci dit, on a qu'à tout metttre sur le dos du TERROIR. Comme ça point de défauts, que des qualités typiques du lieu, les notes d'hydrocarbure ont la gueule de leur terroir.
Bref les énergies fossiles retournent sous terre, c'est encore là que je les préfère.
NB: j'ai oublié de parler des défauts mis en exergue par le marketing, la mode, la restauration, les intérêts oenologiques. Bontempi.