Page 1 sur 1

Robert Parker

Posté : 03 févr. 2016 11:24
par EricC
Pour paraphraser wikipedia, Robert Parker est un "célèbre dégustateur de vins américain, critique en œnologie de référence outre-Atlantique".
On peut même dire qu'il est devenu, depuis la fin des années 1980 jusqu'au début de la décennie 2010, un critique de référence dans le monde entier, sans doute le seul dont le nom soit connu en-dehors du cercle des amateurs de vin.
Juriste de formation, il a exercé le métier d'avocat pendant 10 ans avant de démissionner en 1984 pour se consacrer exclusivement au vin. Cette passion est née alors qu'il avait 20 ans, à l'occasion d'un voyage en France (celle qui allait devenir sa femme était alors étudiante à Strasbourg). Il commença à écrire sur le sujet (le vin, pas sa femme !) dès 1975, puis dans la revue (aujourd'hui The Wine Advocate) qu'il créa en 1978.
C'est sans doute l'année 1982 à Bordeaux qui consacra le début de sa gloire aux Etats-Unis. Robert Finigan, qui était alors un des critiques de référence outre-Atlantique, jugea sévèrement les vins du millésime qu'il avait goûtés sur fûts, les trouvant trop mûrs et manquant d'acidité. Robert Parker, au contraire, estima ce millésime superbe. La suite lui donna plutôt raison, comme on peut le lire ici :
After more and more critics adopted Parker's view on the 1982 Bordeaux vintage and prices rose, Finigan's influence as a wine critic started to decline, while Parker achieved his breakthrough.

Re: Robert Parker

Posté : 03 févr. 2016 12:05
par Greg v
Voilà un gourou dont je ne partage pas les goûts. Le film Mondovino était peut être un peu caricatural, mais pas tant que cela, je crains qu'il ait effectivement formaté un goût international pour les vins riches, opulents et boisés.

Re: Robert Parker

Posté : 03 févr. 2016 12:10
par EricC
J'ai prévu d'en parler dans la suite du message de présentation, oui.
A mon sens ce n'est pas lui le coupable, c'est l'ensemble des domaines/négociants/amateurs qui se sont accrochés à ses notes comme des lapins peuvent se figer devant des phares, oubliant jusqu'à leur goût (pour ceux qui boivent), leur personnalité (pour ceux qui font le vin, et ont fait évoluer leur façon de faire).

Comment reprocher ses goûts et préférences à quelqu'un ?

Re: Robert Parker

Posté : 03 févr. 2016 14:46
par Sebovino
Greg v a écrit :Voilà un gourou dont je ne partage pas les goûts. Le film Mondovino était peut être un peu caricatural, mais pas tant que cela, je crains qu'il ait effectivement formaté un goût international pour les vins riches, opulents et boisés.


Et surtout avec une sucrosité clairement perceptible à son palais non?

Re: Robert Parker

Posté : 03 févr. 2016 15:00
par EricC
sebovino a écrit :
Greg v a écrit :Voilà un gourou dont je ne partage pas les goûts. Le film Mondovino était peut être un peu caricatural, mais pas tant que cela, je crains qu'il ait effectivement formaté un goût international pour les vins riches, opulents et boisés.


Et surtout avec un sucrosité clairement perceptible à son palais non?


Pour des vins mûrs en tout cas. Donc selon les cépages, ça peut évidemment induire cette perception de sucrosité.

Re: Robert Parker

Posté : 03 févr. 2016 17:32
par Sebovino
EricC a écrit :
sebovino a écrit :
Greg v a écrit :Voilà un gourou dont je ne partage pas les goûts. Le film Mondovino était peut être un peu caricatural, mais pas tant que cela, je crains qu'il ait effectivement formaté un goût international pour les vins riches, opulents et boisés.


Et surtout avec un sucrosité clairement perceptible à son palais non?


Pour des vins mûrs en tout cas. Donc selon les cépages, ça peut évidemment induire cette perception de sucrosité.


Pour des vins très mûrs et très vineux? :)

Re: Robert Parker

Posté : 03 févr. 2016 17:50
par EricC
sebovino a écrit :Pour des vins très mûrs et très vineux? :)


:?:

Re: Robert Parker

Posté : 03 févr. 2016 17:54
par Greg v
:?: également :lol:

Re: Robert Parker

Posté : 03 févr. 2016 18:17
par Sebovino
Plus que les arômes de bois, la rumeur fait de Parker un amateur de vins sucrés. Moelleux par le bois et par certains cépages dont évidemment le grenache Castel papalien, si cher à son palais.

Je nuance par le "très" mûr car il est évident que les goûts de chaque dégustateur sont différents mais aussi les perceptions.

Si par exemple, Parker a besoin d'une quantité élevée de sucre pour le ressentir et le percevoir et si en plus il l'apprécie, il n'est pas étonnant que les vins très riches soient bien notés.

Mais sont-ils réellement aussi riches à son palais que nous le supposons.

L'écart de sensibilité au sucre entre différents individus va de 1 à 3. Certains dégustateurs ont 3 fois plus d'impulsions électriques neuronales au contact d'une même dose de sucre.

Il serait donc hyper intéressant d'avoir la fiche "sensibilité et perception" des critiques aux différentes saveurs et arômes. En les croisant avec notre propre fiche, on pourra mieux comprendre leur notation et choisir les vins en conscience...

Re: Robert Parker

Posté : 03 févr. 2016 18:36
par Greg v
C'est "vineux" qu'on ne comprenait pas.


Je ne sais pas si Parker avait véritablement ces goûts là. Je crois que ses C9P préférés sont Rayas et Vieux Donjon qu'il ne note pas forcément de façon extraordinaire. Peut être a t-il compris qu'il fallait s'adapter au goût américain dominant ?

Re: Robert Parker

Posté : 04 févr. 2016 00:46
par Sebovino
huffingtonpost - Joelle Brouard

Extrait
: La notation Parker

(...)Tous les vins, notés sur 100, ont droit d'office à 50 points, quelle que soit leur qualité. Ensuite la robe est notée sur 5, le nez sur 15, la bouche sur 20 et le niveau général de qualité et d'aptitude au vieillissement sur 10. Au-dessous de 70, les vins sont déclarés "inférieurs à la moyenne"; et "inacceptables" de 50 à 59, alors qu'entre 70 et 79 ils sont jugés moyens, bons entre 80 et 89, exceptionnels entre 90 et 95 et extraordinaires entre 96 et 100. Ses notes sont accompagnées de commentaires de dégustation mais ce n'est souvent que la note qui est reprise. Ce système basique est simple à comprendre et a fourni à des consommateurs débutants une aide à l'achat : il est facile d'admettre que 95, c'est mieux que 94.(...)


Le goût de Parker

Les termes les plus usités sont "riche", "intense", "concentré" et "épicé". Ce qui correspond typiquement à des profils de vins tels que les vins de Bordeaux ou de Châteauneuf du Pape. Cependant, son goût évolue avec le temps vers des vins plus fins et élégants.


Parker répond sur Terredevins.com

Sur l’existence d’un « goût Parker » :
La question à un million de dollars : existe t-il un goût Parker ? Même ma femme pense qu’il existe, mais je n’ai jamais souscrit à cette croyance. Je pense que mon goût est trop compliqué et trop varié pour être défini et placé dans une petite catégorie noire ou blanche. J’adore de trop nombreux styles de vin, de la finesse et l’élégance de Pape-Clément à la richesse onctueuse de Petrus ou Trotanoy, en passant par l’extraordinaire majesté, la plénitude et l’aptitude au vieillissement de Latour ou Pontet-Canet. Il en va de même de mon appréciation des vins d’autres régions. Mais je sais, que même si je vis encore 25 à 35 ans, quand je partirai et que l’on lira ma nécrologie, il y aura une référence aux vins « parkérisés » ou au goût « Parker ». Il n’y a rien que je puisse faire contre cela.


Personnellement, j'adore la phrase ci-dessus en caractère gras. :)

Re: Robert Parker

Posté : 04 févr. 2016 01:04
par Sebovino
Greg v a écrit :C'est "vineux" qu'on ne comprenait pas.


Vineux = Sensations liées à l'alcool. Plus le vin sera alcoolisé est plus il sera vineux, chaud, fort. Cet éthanol apportant une saveur donc chaude, vineuse...et sucrée, douceâtre. :)


Je ne sais pas si Parker avait véritablement ces goûts là. Je crois que ses C9P préférés sont Rayas et Vieux Donjon qu'il ne note pas forcément de façon extraordinaire. Peut être a t-il compris qu'il fallait s'adapter au goût américain dominant ?


Si ces vins sont ceux qu'il préfère, alors ça tend à confirmer que son goût pour le sucre et la force digresse vers plus de finesse et qu'effectivement, ses notes refletent les attentes d'un marché plus que son propre plaisir.

Re: Robert Parker

Posté : 04 févr. 2016 01:16
par Sebovino
Extrait d'un article paru dans le Monde en 2002:

Exagérant les propres goûts de
Parker - "Je n'ai jamais aimé les vins trop puissants, confirme-t-il aujourd'hui.
La preuve : mon vin préféré est le Haut- Brion !" -, certains se mettent à  doper
exagérément leur vin.

Re: Robert Parker

Posté : 04 févr. 2016 08:47
par EricC
sebovino a écrit :
Greg v a écrit :C'est "vineux" qu'on ne comprenait pas.


Vineux = Sensations liées à l'alcool.


Ah, moi j'utilise alcooleux alors, éventuellement (ou chaleureux, un cran en-dessous)

Vineux, pour un vin, ça me semble difficile à ranger dans les défauts :)

Re: Robert Parker

Posté : 04 févr. 2016 09:58
par Sebovino
Vineux, alcooleux, chaleureux, "éthanoleux" pourquoi pas aussi. On est dans le synonyme. Dès qu'un vin a une force alcoolique suffisante, il peut ˆetre considéré et perçu de vineux.

Vineux pourrait s'étendre à tout ce qui est relatif au vin et à l'alcool, dont des états.

-"Aujourd'hui, je me sens vineux"
-"Ta sensation me semble juste, tu as bu 3 bouteilles et ton teint est rouge"

Mais Vineux n'a jamais été qualifié de défaut. Si?