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[Greg v]

Le musée du vin à La Chapelle-Bâton ?

Michel-Jack Chasseuil a de la suite dans les idées. Il songe à un projet local pour valoriser sa collection de vins rares, l’une des plus belles du monde.

A 74 ans, Michel-Jack Chasseuil, qui possède la plus belle collection mondiale de vins rares, déborde encore de projets. Après avoir créé il y a trois ans la Fondation Chasseuil, à laquelle il a légué sa collection de plus de 41.000 bouteilles, le collectionneur entend mener à bien un projet qui mettra en lumière La Chapelle-Bâton. Après avoir refusé plusieurs propositions, notamment dans le Bordelais, en Chine (dans la cité impériale), ou en Russie (à Saint-Petersbourg), celui qui rêve d'un Louvre du vin se décide à valoriser son bien, au sein même de sa propriété.

Un choix affectif

« Je me suis toujours refusé à délocaliser la collection hors de France, explique Michel-Jack Chasseuil. Je poursuis mes démarches auprès de l'Hôtel de la Marine, situé place de la Concorde à Paris, mais les tractations sont lentes. C'est pourquoi j'ai décidé d'étudier un projet chez moi, près de la maison où je suis né ». Cinq caves ouvertes au public sur plus de 2.000 m2, comprenant un hall d'accueil, une salle de dégustation et une boutique de produits régionaux. La cave centrale (1.000 m2) serait dédiée aux vins français et européens, les quatre autres feraient la part belle aux autres continents.
Une estimation à 3.600.000 €, le tout ouvert sur le magnifique parc arboré, entretenu avec goût par le propriétaire des lieux. « Pourquoi ne pas développer ce projet au nord de la nouvelle grande région ? s'interroge Michel-Jack Chasseuil. Nous sommes à mi-chemin entre le Futuroscope et le Puy du Fou et l'arrivée de Zaya Younan, qui a racheté le château du Petit-Chêne à Mazières-en-Gâtine (projet d'hôtel quatre étoiles), m'encourage dans cette voie ».
L'affectif joue naturellement un rôle dans ce choix. La maison familiale, celle qui a vu naître la collection en 1965, et le sanctuaire qui a fait le tour du monde, deviendrait alors un musée grandeur nature, où le public pourrait découvrir quelques-uns des plus grands crus mondiaux. Et tout ceci en périphérie de La Chapelle-Bâton, village d'à peine plus de quatre cents âmes.

L'aide indispensable des politiques

« J'ai besoin des politiques locaux dans ce dossier, précise M. Chasseuil. Par pour de l'argent, mais pour leur soutien. Dans le passé j'ai rencontré Aurélie Filipetti, Stéphane Le Foll. Delphine Batho est elle-même venue visiter la cave. Tous s'accordent à dire qu'il faut valoriser la collection. Plus récemment, Philippe Mouiller, sénateur des Deux-Sèvres, m'a encouragé dans ma démarche. J'ai apprécié et j'espère que la dynamique va s'enclencher. » Faire que le projet devienne d'utilité publique, régler l'urbanisme et le financement, avant que le rêve ne devienne réalité.

Correspondant NR, Stéphane Massé