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EricC
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Abandonner le bio ?

Messagepar EricC » 25 févr. 2017 23:19

(Si la discussion doit continuer, je préfère remettre ici le message écrit sur le sujet consacré au domaine de Fondrèche)

Pourquoi ils ont abandonné la certification bio ? (01/2016)
Sébastien Vincenti, du domaine de Fondrèche à Mazan, a décidé de quitter le bio. Il estime que l’impact de certains produits bio est parfois plus néfaste que celui des conventionnels, à l’image du Pyrévert.

Certifié Ecocert depuis 2009, Sébastien Vincenti, propriétaire du domaine de Fondrèche, à Mazan (Vaucluse) est l’un des rares viticulteurs à bien vouloir s’exprimer sur son départ du bio. « Pour rester cohérent avec la philosophie bio que je défends, je me dois d’abandonner les conditions qui me permettent d’obtenir le label, assure ce propriétaire de 40 hectares. Tout d’abord, conduire son vignoble en bio demande d’utiliser uniquement des « produits naturels », sans se poser de questions sur les conséquences environnementales de ce dogme. J’estime que réaliser au bon moment des traitements avec des produits de synthèse me permet de mieux préserver l’environnement. Mais c’est interdit par le label. Ensuite, dans la lutte contre la flavescence dorée, nous devons utiliser en grosse quantité un produit à base de pyrèthre. Ce traitement non sélectif anéantit l’équilibre écologique de la parcelle; plus que ne le feraient certains produits conventionnels. Enfin, le cuivre, seul fongicide utilisable en bio contre le mildiou, laisse d’importants résidus de métaux lourds dans le sol et dans les nappes. Il détruit la vie lombricienne. Et, en bio, la gestion du black-rot est compliquée. Au final, avec ces produits naturels, nous ne protégeons ni la nature, ni le consommateur



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EricC
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Re: Abandonner le bio ?

Messagepar EricC » 25 févr. 2017 23:21

Dans le même article :

Pour Benoît Braujou du domaine Fons Sanatis (7 ha) à Saint-Jean-de-Fos au Nord de l’Hérault, quitter le label adopté depuis six ans a d’abord été guidé par le respect de l’environnement et de la santé. « Pour moi, utiliser 5 kg de cuivre par an et par hectare depuis cinq ans était une ineptie, rapporte-t-il. Abandonner le label bio est un sacrifice, car cela me fait perdre environ 4 000 euros en primes et crédits d’impôts. Mais commercialement, le bio ne m’a rien apporté. C’est la reconnaissance, par mes clients cavistes et restaurateurs, de la qualité de mon vin qui assure les recettes de mon exploitation. Pour beaucoup de viticulteurs, le bio a été considéré comme une ruée vers l’or avec ses subventions et des cours plus élevés. » Depuis, en guise de fongicide, il n’emploie plus que de l’extrait de citrus mélangé à du petit-lait de chèvre, et souhaite se rapprocher de Nature et Progrès.



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Re: Abandonner le bio ?

Messagepar EricC » 25 févr. 2017 23:35

On peut lire les propos suivants un peu dans le même esprit que ceux de Vincenti, dans l'interview d'Eric Texier réalisée par Louis Dressner :
Certified organic "Ecocert" in Brézème and Vaison. We began converting Saint Julien in 2011.
We use the 500 and 501 everywhere and follow the lunar calendar but I am highly opposed to the necessity of animal compost imposed by biodynamic agriculture; I guess it's my own interpretation of it. We do a lot of experiments involving other types of plants in between rows and vines, as well as "natural" viticulture with zero intervention to the soil or the vines (by applying the principles of Fukuoka, Mollison or Altieri). I do my best to never have to use the three things that I find the most intrusive in organic and biodynamic agriculture:
-Plowing (in between rows or at the root)
-Copper (Mildew, Black Rot)
-Sulfur (oidium)



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Re: Abandonner le bio ?

Messagepar Sebovino » 25 févr. 2017 23:35

J'en parlais ici: ICI

Un domaine de Puligny, dont je ne dévoilerai pas l'identité de la vigneronne me disait il y a de ça 5 ans "le cuivre sera un des prochains scandales". Ajoutons à ceci les produits naturels nocifs, leur dose nécessaire et nous avons un beau cocktail qui se mord la queue.

De toute façon, dès qu'une réglementation stricte tend à se généraliser à toute chose, c'est déjà le début du non sens. Et ce qui vaut pour le chimique vaut pour le bio. Ceci dit quand tu as une école à proximité des vignes, je me demande s'il n'est pas préférable d'utiliser des produits bio, même nocifs pour la terre et ses habitants...



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Re: Abandonner le bio ?

Messagepar EricC » 25 févr. 2017 23:51

David Cobbold, qui apprécie les prises de position iconoclastes, parle également du cas Vincenti ici, mais aussi d'un domaine bordelais, le château Laroze :
Guy Meslin, dont c’est le domaine familiale, m’a dit avoir pratiqué pendant des années la « biodynamie » sur son vignoble mais l’a abandonné car il ne trouvait pas cette technique adaptée à son cas. Il ne revendique aujourd’hui aucun label dans la famille bio car, dit-il, aucune de ces certifications ne se donnent la peine de vérifier le produit final. Il s’agit de certifications du processus, incluant depuis 2012 la vinification, mais sans aucune analyse de la composition chimique d’un vin. Meslin opère cela lui-même, via un laboratoire spécialisé, pour s’assurer que ses vins ne contiennent aucun résidu de produits indésirables.



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Re: Abandonner le bio ?

Messagepar Greg v » 26 févr. 2017 14:41

Il faut dire que les règles européennes en matière de bio ne sont pas hyper strictes et qu'effectivement, on peut être bio et très polluant. Reste que certains certificateurs vont assez loin dans l'exigence.




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