Webovino

C'est un phénomène que vous avez du constater. Les vins que vous aimiez hier ne vous font plus rêver et aujourd'hui vous prenez plus de plaisir en ouvrant d'autres vins. C'est un peu comme un meuble ou la couleur rouge laqué de votre cuisine, quand vous l'avez acheté vous en étiez fan, mais avec le temps vous vous en êtes lassé.

Je vais ouvrir le bal en vous disant les vins que j'ai envie de boire en ce moment :

• Des sauvignons du Sancerrois d'un juste équilibre.
• Des savagnins ouillés et non-ouillés
• De grands rieslings allemand Grosses Gewächs ou des Grand Cru Alsacien à moins de 4gr de SR
• Des Tokaj Aszú 6 puttonyos et Eszencia
• Des mourvèdres du Languedoc frais, veloutés et épicés
• Des gamays natures concentrés, mûrs et non déviants
• Des Barolo de plus de 20 ans
• Des vins corses gourmands et croquants, miam !
• Des grenaches gris emprunts de minéralité.
• Des grenaches noirs infusés, épicés et sur des notes d'agrumes
• Des syrah concentrées, veloutées (oui encore je sais !) et suaves.
• Des Champagnes avec dégorgement tardif riches, fruités, avec des notes d'amande

Ça fait quelques temps que mes goûts ne changent plus trop.

Petite évolution récente toutefois : après avoir bu du Vacheron j'ai aussi des envies de Sancerre, ce qui est nouveau ...

Et quels sont tes goûts du moment ?

Personnellement mes goûts ont changés, avant j'aimais les blancs riches, même un peu boisés. Aujourd'hui je ne supporte plus. Dès que je sens du bois, je fais des grimaces.

Au tout début j'aimais les Bordeaux rive gauche. Aujourd'hui, ce n'est plus trop ce que j'ai envie de boire.

Mes goûts en ce moment : les vins surtout pas trop boisés,
Dissociés, trop lourds.

Je cherche la finesse, la tension, l'envie de se resservir encore et encore.

Bref le bon vin quoi !

Greg v a écrit :Bref le bon vin quoi !

Cette phrase ne veut rien dire. Le goût est quelque chose de subjectif.

J'ai un exemple récent. Lors d'une dégustation de Beaujolais, moi et un autre dégustateur avons adoré Domaine de la Grand Cour - Fleurie "terroir Champagne" - 2015, nous avions envie de nous en resservir encore et encore. Tandis que d'autres passaient une très très mauvaise soirée.

C'est pour ça qu'il est important de donner des critères précis car ils sont très différents entre dégustateur.

Il n'y avait qu'un seul autre dégustateur pour le Fleurie de chez Dutraive, moi aussi j'ai adoré. C'est ce que j'appelle "le vin redoutable", c'est le vin qui ne fatigue jamais le palais.

J'ai l'impression que l'évolution du palais va de vin puissants et au boisé parfois ostentatoire vers des vins avec un équilibre sur la fraîcheur et la pureté du fruit, enfin pour ma part, je ne voudrais pas en faire une généralité non plus.
En fait, je crois que de plus en plus j'aime les vins dépouillés de tout artifice.
Même si j'ose le dire, je me suis fait un grand plaisir sur une verticale de Maucaillou (oui je sais c'est mal )

Mais pour certains, cette expression assez simple du vin ne peut pas engendrer de grands vins

Les Bordeaux peuvent tout à fait rentrer dans les critères : il faut qu'ils soient bien nés et qu'ils aient pris de la patine.

Nous sommes bien d'accord que nous parlons du GOÛT?
Donc de la gustation et des arômes.

L'âge et la multiplicité des dégustation font que fatalement notre gout change et ainsi nos préférences aussi.

A l'âge enfant, le sucré est très souvent préféré. Comme à 20-30 ans, les vins riches, boisés sont privilégiés.

Puis à partir de la quarantaine mais plus surement à partir de 60 ans, les goûts amers et acides, les matières plus légères, moins fatigantes sont privilégiers.

Il est donc normal que nous commencions à préférer des Muscadet à des Viognier, des Pinot noir à des Roussillon titrant 15°...

Concernant le SAUVIGNON, ce ne sont pas mon GOÛT et mes PRÉFÉRENCES qui ont changé.

C'est ma connaissance du sauvignon et des ses expressions différentes. Les Vacheron entrée de gamme ne m'intéresse pas; les hauts de gamme beaucoup plus.

En revanche, mon palais d'aujourd'hui tend vers la faible extraction ou mesurée avec des acidités évidentes. J'aimais les Côtes du Roussillon, j'aime encore mais beaucoup moins.

Moi je ne bois que du Ribeyrenc de Navarre

Pour moi en ce moment c'est le gros coup de mou je n'ai plus très envie de boire du vin, peut-être la lassitude d'avoir eu le vin comme passion fanatique depuis plus de 15 ans? Au point d'avoir pensé un moment de revendre ma cave pour m'offrir la Béhème de mes rêves, mais bon je me suis vite ravisé!

Romu a écrit :Pour moi en ce moment c'est le gros coup de mou je n'ai plus très envie de boire du vin, peut-être la lassitude d'avoir eu le vin comme passion fanatique depuis plus de 15 ans? Au point d'avoir pensé un moment de revendre ma cave pour m'offrir la Béhème de mes rêves, mais bon je me suis vite ravisé!

Ca fait longtemps ou seulement quelques jours ? Parce que ça peut être l'effet été. On a plus d'appétit pour le vin en automne-hiver, àmha.

Cela doit faire 2 mois un peu près, je crois que le mal de tête récurent après les soirées au sein de mon cercle et la quasi implosion de ce même cercle suite à une dispute entre certains membres, y sont pour beaucoup...

Intéressant ton témoignage Romu. As-tu envie de passer à d'autres alcool?

Les disputes dans ton cercle sont-elles liées au vin?

Salut Seb,

Non je n'ai pas vraiment envie de passer à un autre alcool, j'ai plus l'impression que mon mal de tête est dû à passer plusieurs heures à sentir l'alcool et non à le boire, car en soirée entre amis (hors contexte vin), je n'ai pas ce souci.
Pour le cercle, disons que parfois un seul membre (Sales réflexions, mails assassins, etc...) suffit à tout mettre par terre!

Romu a écrit :Pour le cercle, disons que parfois un seul membre (Sales réflexions, mails assassins, etc...) suffit à tout mettre par terre!

Ah ça ... c'est une des raisons de l'existence de ce forum

mrim a écrit :J'ai l'impression que l'évolution du palais va de vin puissants et au boisé parfois ostentatoire vers des vins avec un équilibre sur la fraîcheur et la pureté du fruit, enfin pour ma part, je ne voudrais pas en faire une généralité non plus.

C'est effectivement l'impression qu'on peut avoir en lisant l'évolution des goûts de la plupart des amateurs. Est-ce lié à l'âge, ou à l'expérience, difficile à dire, mais c'est assez récurrent.
Pareil de mon côté notamment pour les liquoreux, que je buvais sans fatigue particulière il y a 15 ans, mais sur lesquels je suis aujourd'hui plus exigeant en termes d'équilibre.
Pour les rouges à cette époque le Languedoc constituait le gros de mes achats, je me suis progressivement déplacé un peu vers le nord, notamment le Rhône, et il y aurait certainement plus de pinots noirs dans ma cave si les prix n'étaient pas si dissuasifs. Mais je trouve toujours beaucoup de plaisir dans certains rouges languedociens, avec parfois des rapports plaisir/prix excellents.
En blanc j'ai toujours eu plus d'affinités pour les blancs "nordistes" (chenin surtout, chardonnay aussi), mais je peux boire avec beaucoup de plaisir, plus facilement que sur les rouges bizarrement, des vins sudistes riches et parfois boisés, que ce soit en Rhône (marsanne/roussanne plutôt que viognier, même si j'apprécie les meilleures cuvées de Condrieu) ou sur Bordeaux.
En résumé, même si mon goût évolue globalement vers davantage de finesse, je peux toujours me régaler avec certains vins un peu "régressifs", too much. Idem sur les whiskys d'ailleurs, où après avoir eu ma période légèrement tourbée (plutôt Caol Ila qu'Ardbeg), je bois aujourd'hui davantage de choses venant d'outre-Atlantique, avec des boisés parfois marqués ...