Parmi les choses remises en place, l'UGCB affirme qu'il n'y aura plus aucune dégustation à l'aveugle, ce qui a inspiré notamment cette réaction de Jancis Robinson (toujours l'article de Vitisphère) :
Si l’UGCB travaille actuellement à la présentation de ces nouvelles conditions de dégustations aux distributeurs, négociants et journalistes, les premières critiques pleuvent déjà. Sur son site, la critique anglaise, Jancis Robinson MW paraît très peu convaincue par ces modifications, que ce soit en terme de concentration ou de localisation*. « Mais là où j’en veux le plus à ces changements, c’est que l’UGCB ne permettra plus les dégustations à l’aveugle » estime-t-elle, ajoutant « qu’ils pensent sans doute que nous pénalisons leurs vins dégustés à l’aveugle, mais ce changement proposé nous prive de l’un des principaux aspects des primeurs ».
Visiblement amusé par ce procès d’intention, Olivier Bernard se défend du moindre lobbying anti-dégustation à l’aveugle. « Mais on sait que l’approche n‘est pas la même entre les dégustations à l’aveugle ou non. Il n’y aura pas de problème quand les autres seront aussi passés à l’aveugle. On était les seuls à accepter ça » tranche-t-il. En jouant la carte de l’équité de traitement (ou de nivellement par le bas selon ses critiques), l’UGCB compte bien achever de se poser en défenseur d’un moment de service au collectif.
Ce n'est pas la seule réaction, puisqu'on retrouve de multiples billets sur le sujet :
http://gje.mabulle.com/index.php/2016/0 ... n#c1295269
https://les5duvin.wordpress.com/2016/01 ... meurs-non/
Alors franchement, quel crédit peut on accorder à ces dégustations, qui, pour résumer :
- ne se font pas à l'aveugle, ce qui fausse nécessairement le jugement. On peut supposer que Petrus part avec une longueur d'avance sur un simple Cornélie, à étiquette découverte
- les échantillons sont soigneusement préparés, c'est un secret de Polichinelle.
- les journalistes sont reçus en grande pompe dans un cadre prestigieux. Qui ira prendre le risque de dézinguer un château qui le reçoit si bien et lui fait goûter chaque année sa production si onéreuse ?
- un vin en primeur n'est absolument pas le reflet de ce qui sera commercialisé 18 mois plus tard ?
J'ajoute, sans que cela ait un rapport direct avec cette discussion :
- que le système des primeurs devient de plus en plus aléatoire et que l'acheteur n'est plus certain de faire une affaire
- que le système des primeurs a laissé quelques acheteurs sur le carreau (affaire 1855).