Pierre WAFFLART - Sacy (Montagne de Reims)
Il m'arrive parfois d'acheter aux enchères des BSA anciens totalement inconnus car j'ai très souvent d'excellentes surprises.
C'est le cas pour cette bouteille achetée une bouchée de pain, s'agissant d'un producteur totalement inconnu pour moi.
La bouteille en mauvaise état me fait penser à un vin des années 50 ou 60, mais je n'en sais trop rien
Une fois le muselet enlevé, le bouchon s'en va sans aucune résistance, comme si c'était un bouchon de carafe simplement posé. Pourtant le niveau de la bouteille est encore bon, ce qui signifie que par l'effet du simple muselet le bouchon a tout de même joué son rôle.
Je verse le vin dans mon verre qui est orangé, trouble. Je pense donc qu'il s'agit d"un rosé. La robe est vraiment horrible. Bref, tout est réuni pour que ça finisse dans l'évier.
Et finalement ...
Finalement au nez c'est terriblement complexe, atypique et charmeur, sur des notes de foin coupé, de grappa, de beurre, de crème aux morilles, de petits fruits rouges
En bouche, la bulle n'existe plus, c'est un vin tranquille. Les notes perçues au nez se retrouvent en bouche dans un bouquet certes particulier et évolué, mais très plaisant. Surtout, l'acidité porte le vin qui reste d'une fraicheur inouïe, avec une sorte de tension saline par ailleurs. Ce style oxydatif convient à merveille à une chiffonnade de jambon, un risotto à la truffe et du fromage.
16/20
Bref, ce CR pour dire que selon moi le champagne est un des vins qui défie le mieux le temps. Il faut combattre une idée reçue selon laquelle les BSA doivent être bus rapidement. En premier lieu, pour la consommation classique, je considère qu'un BSA gagne toujours à être gardé 1 à 5 ans avant consommation. Par ailleurs, j'ai plus de bonnes surprises que de mauvaises en goûtant des vieux BSA qui, à mon sens, vieillissent mieux que n'importe quelle entrée de gamme de n'importe quelle autre région