EricC a écrit :Le cas de la Bourgogne me semble différent, dans le sens où n'importe qui peut sortir des prix à 50€ et plus dès lors qu'un GC orne l'étiquette. Et ce, quelle que soit la qualité de ce qu'il y a dans la bouteille ...
Je parle sans savoir mais ça ne m'étonnerait pas que, juste pour parler de rendement, celui du PN Harmonie de Zusslin soit bien plus faible qu'une bonne partie des GC bourguignons.
Je pense que les gens ne se rendent pas bien compte.
Je vais vous expliquer ma compréhension par des chiffres.
http://www.vitisphere.com/actualite-68861-les-ecarts-continuent-de-se-creuser-entre-les-vignobles.htm
Si on se base sur cette source comme base des prix du marché par type de terrain et de vigne et prenons un vigneron lambda qui aurait en propriété 1ha de GC rouge, 2ha de PC blanc et 5ha de Côte-de-Nuit rouge. C'est juste un exemple.
Son patrimoine serait valorisé à :
3 800 000€ (1 x 3 800 000€)
+ 2 440 000€ (2 x 1 220 000€)
+ 2 400 000€ (5 x 480 000€)
= 8 640 000€
Pour simplifier nous ne prendrons pas en compte ses installations, sa maison et ses biens personnels.
Appliquons donc le barème des droits de succession 2016 expliqué ici.
Si on ne s'arrête qu'à la tranche la plus élevée soit 1 805 677 € et + imposée à 45 %, on prends donc nos 8 640 000€ auquel on retranche un abattement de 100 000€ plus 1 805 677€ étant imposé aux tranches inférieures.
On a donc (8 640 000€ - 100 000€ - 1 805 677€) * 0,45 = 3 030 445€ je vous fais grâce des 35 centimes.
Je vous fais grâce également du demi million restant. A ce stade ce n'est qu'un détail aux yeux de notre exemple.
Poursuivons le raisonnement. Ce vigneron aimerait que son fils reprennent l'exploitation. Il faudra donc que le fils puissent payer les quelques 3 millions d'euros de successions. Alors comment faire me direz-vous ? Gagner au loto ? Signer au Real de Madrid ? Faire le tapin ?
Et bien non, notre cher vigneron plus pragmatique se dit qu'il faudra qu'il puisse donner cette somme à son fils.
Le barème étant applicable également au cash. Le père devra accumuler 6 500 000€ (3 000 000 * 1/0,45) afin de permettre à son fils de poursuivre l'entreprise familiale auquel cas il devra abandonner une partie de ses terres pour financer les droits de successions.
Quand on vient de la terre, céder des terres est vécu comme un déchirement car elles font partie de notre identité.
Quand on voit la succession d'années compliquées, je comprends que certains vigneron ait un coup de chaud et commence à augmenter leurs tarifs pour atteindre leurs objectifs.
Ce système est comme un serpent qui se mord la queue. Mais la fiscalité sur la succession, sur le patrimoine, l'ISF car oui beaucoup de propriétaires terriens qui vivent modestement doivent s'en acquitter, la fiscalité sur le foncier en location ou en propriété, la fiscalité sur les revenus. Tous ses facteurs font que pour espérer garder les terres en famille il faut dégager des résultats nets colossaux chaque année. Et c'est donc l'état qui se goinfre en faisant payer ça la facture au consommateur en plus de la TVA pour utiliser l'argent comme vous le savez. Car pour faire des promesses nouvelles à chaque élection il faut de l'argent, beaucoup beaucoup d'argent !