Messagepar Greg v » 31 juil. 2019 22:46
De passage à Vérone la famille V s'arrête dans un restaurant qui nous fait de l'oeil, avec en quelque sorte des tapas à l'italienne, une belle verrerie et une belle carte des vins.
Les références françaises étant excellentes, on prend au hasard un Valpolicella bouché à la cire qui a une bonne tête.
C'est un Giuva Il Valpo 2018 :
Il se présente sur des notes à la Reynaud : fraise, fraise des bois, cassis, agrumes
La bouche est fraîche, fluide, presque tendue. On retrouve les notes de fruits rouges, accompagnées de poivre noir, une pointe réglissée. LA buvabilité est au dessus de la moyenne. 16/20
A 24 euros sur table ce vin ne doit pas être très cher au domaine.
Qu'à cela ne tienne, on met le nom du domaine sur Waze et on y va illico.
Waze nous emmène à 20 minutes au nord de Vérone, dans des collines qui grimpent relativement haut et au bout d'un chemin nous arrivons à une grille fermant une très belle propriété.
Nous sonnons et arrive un sexagénaire assez classe qui nous demande qui nous sommes. Après hésitation il nous ouvre et nous propose d'aller nous mettre à table avec d'autres convives qui goûtent ses vins.
Ceux qui nous accompagnent sont des représentants d'une chaîne de cavistes en Italie, filiale de Intimissi, etc ... Ils sont amoureux du domaine Giuva mais ne parviennent pas à convaincre le maître des lieux de leur fournir de ses vins. Petit à petit nous découvrons que nous sommes en fait reçus chez un vigneron qui commence à être très prisé des connaisseurs italiens et que celui-ci cherche la discrétion pour vendre principalement par le bouche à oreille.
Nous découvrons également que ce vigneron est un homme célèbre, puisqu'il s'agit de [=https://it.wikipedia.org/wiki/Alberto_Malesani]Alberto Malesani[/url] qui est un ancien joueur de foot international, qui a eu une longue carrière d'entraîneur (dont à Verone, Parme, Udine) avec des fortunes diverses.
Lors d'un déplacement à Bordeaux en 1999 pour un match de coupe d'Europe, il tombe amoureux des vins de la région et se met en tête d'être un jour vigneron.
C'est ainsi qu'il crée la Giuva, qui est la contraction des deux prénoms de ses filles qui travaillent à ses côtés : Giulia et Valentina.
Le domaine est en bio, situé à 350 mètres d'altitude sur un terroir très calcaire. Les sols sont travaillés et enherbés et taillés en guyot. L'exposition est totalement atypique puisqu'elle est au nord et ouest. Toutes les conditions sont ainsi réunies pour produire des vins frais, ce qui est bien le cas à la dégustation.
Nous regoûtons donc un "Il Valpo" 2018 qui est l'entrée de gamme du domaine, sans passage sous bois, avec les raisins les plus frais. Servi très chaud car la bouteille est restée au soleil, elle a un autre aspect : chocolaté, mais une fraîcheur évidente en bouche, grâce à l'acidité. La matière est gracile et délicate.
Puis nous goûtons Il Rientro 2017 : des raisins sélectionnés, séchés 30 jours en caisse, qui après fermentation malolactique sont remélangés avec le Valpolicella classique, puis élevés 12 mois en fûts.
Si le nez est atypique, avec des notes qui dans notre inconscient rappellent le liège, la bouche est folle ! Nette, énergique, dynamique, tendue, avec une très longue finale très saline.
On se demande comment du raisin séché peut entrer dans la composition de ce vin si droit et sec.
17/20 !
Nous goûtons ensuite l'Amarone 2016. Le profil est ultra soyeux, gras, fin, en dentelle, avec des notes de fruits rouges et de chocolat, sans tomber dans la sucrosité. C'est encore un profil assez droit, qui finit minéral.
17/20
Vient ensuite une amarone pas encore commercialisée, élevée 3 ans. La texture est incroyable, d'une distinction suprême, très droite, ciselée, avec une interminable finale crayeuse. On va attendre de voir quel est le nom de cette cuvée ... et son prix. Ce sera un grand vin
18/20
Enfin un Recioto : nez très élégant sur la framboise, la groseille.
La bouche est très douce, avec un sucre bien balancé par l'acidité. Ce n'est pas mon style de vin, mais il devrait faire fureur parmi les amateurs du genre.
16,5/20
Bref, un domaine à suivre de TRES PRES