Pourquoi ils ont abandonné la certification bio ? (01/2016)
Sébastien Vincenti, du domaine de Fondrèche à Mazan, a décidé de quitter le bio. Il estime que l’impact de certains produits bio est parfois plus néfaste que celui des conventionnels, à l’image du Pyrévert.
Certifié Ecocert depuis 2009, Sébastien Vincenti, propriétaire du domaine de Fondrèche, à Mazan (Vaucluse) est l’un des rares viticulteurs à bien vouloir s’exprimer sur son départ du bio. « Pour rester cohérent avec la philosophie bio que je défends, je me dois d’abandonner les conditions qui me permettent d’obtenir le label, assure ce propriétaire de 40 hectares. Tout d’abord, conduire son vignoble en bio demande d’utiliser uniquement des « produits naturels », sans se poser de questions sur les conséquences environnementales de ce dogme. J’estime que réaliser au bon moment des traitements avec des produits de synthèse me permet de mieux préserver l’environnement. Mais c’est interdit par le label. Ensuite, dans la lutte contre la flavescence dorée, nous devons utiliser en grosse quantité un produit à base de pyrèthre. Ce traitement non sélectif anéantit l’équilibre écologique de la parcelle; plus que ne le feraient certains produits conventionnels. Enfin, le cuivre, seul fongicide utilisable en bio contre le mildiou, laisse d’importants résidus de métaux lourds dans le sol et dans les nappes. Il détruit la vie lombricienne. Et, en bio, la gestion du black-rot est compliquée. Au final, avec ces produits naturels, nous ne protégeons ni la nature, ni le consommateur